Presentation de la psychanalyse active

La psychanalyse est morte, vive la Psychanalyse Active !  

« J’ai souvent eu l’occasion, au cours de ces dernières années, d’apprendre, en lisant les comptes rendus de certains congrès ou de séances de sociétés scientifiques ou de certaines publications, que la psychanalyse était morte, définitivement terrassée et réfutée. Je pourrais, en réponse à cette déclaration, suivre l’exemple de Mark Twain qui, ayant lu dans un journal l’annonce de sa mort, adresse au directeur un télégramme pour lui faire savoir : « La nouvelle de ma mort est fort exagérée. » » écrivait Freud en 1914[1]  

Freud n’avait pas encore été convoqué face à un tribunal contemporain de détracteurs, destructeurs auquel de nombreux psychanalystes actuels sont confrontés !   En balayant les opposants peuplés de « honteux » car se reconnaissant dans ce que la psychanalyse peut décrypter de leurs comportements de vie, mais aussi à ceux n’ayant pas compris une des œuvres indispensable « Totem et Tabou », sans oublier les marchands du Temple de la souffrance psychique, mais également ceux déçus, dégoûtés, haineux suite à une mauvaise expérience thérapeutique avec un psy « charlatan »… Cette dernière catégorie, il en est hélas tant, tellement le marché de la souffrance du cœur et de l’esprit autorise le tout et le n’importe quoi, jusqu’au sectaire.  

D’ailleurs, combien de fois entendons-nous dire que les « psys » ont remplacé les « curés ».

Que nenni ! La pratique analytique reste neutre, bienveillante… et n’accorde aucune miséricorde souhaitée par celle ou celui qui sonne à notre porte. Car la psychanalyse est un travail sur soi, dans des profondeurs insondées, terrorisantes, inavouées… Un travail sur sa propre vérité, sur un ego, un Moi à construire et incarner.   « C’est justement ce que les critiques négligent : on dirait que pour eux l’analyse est tombée du Ciel ou sortie de l’Enfer, qu’elle est figée, tel un bloc de lave et non pas construite à partir d’un ensemble de faits lentement et péniblement réunis au prix d’un travail méthodique »[2]  

Plus de 120 ans plus tard, la psychanalyse vit encore ! Elle aurait du être en pleine agonie. Au contraire, elle vit et est d’actualité ! D’autant plus en rappelant les fondamentaux de la cure analytique et sa technique : les libres associations menant à des abréactions salutaires pour le Moi.   Au delà des nombreux ouvrages anti-psychanalyse, la psychanalyse a toujours trouvé  son substrat dans le désir de libération du Moi.  

Quand Freud écrit « Wo Es war, Soll Ich werden » (Là où était le ça, le Moi doit advenir), il ne fait que rappeler que tout individu est en quête, recherche de celui qui il est, et que la vie, les épreuves auxquelles il va être confronté durant sa vie (depuis sa conception, sa naissance, son évolution puis sa mort) sont à chaque fois des invitations à repenser et panser le passé afin de supporter le présent et se projeter dans le futur.

Et dans sa démarche, celui qui se pense être un patient, devenant analysant va plonger, accompagné, dans un univers sécurisé et surtout développant.   C’est la démarche clinique, c’est la dynamique analytique, c’est le résultat thérapeutique souhaités par Freud dès qu’il fonde la technique psychanalytique.  

S’il n’est pas un divan vécu comme une sorte de « machine à remonter le temps détraquée », où se revivent et s’expriment des moments précis de notre vie, il n’est pas d’analyse. S’il n’est pas un analyste qui « active » les séances afin d’atteindre l’abréaction, il n’est pas d’analyse. S’il n’est pas un analysant qui réécoute ses séances post enregistrement, intègre et prend sens de cette « parole perdue » d’une séance… l’analyse peut durer une vie.   Quand Freud publie sa Traumdeutung (L’interprétation des rêves) afin d’inaugurer le nouveau siècle en énonçant qu’il existe un monde psychique inconscient, il s’inscrit dans un mouvement lié à l’époque (« révolutionnaire », à la mode, tel Marx) auquel il veut appartenir.  

Mais, de nos jours, Freud est, outre son immense travail théorique et clinique,  immédiatement, uniquement et trop facilement  associé au seul complexe d’Œdipe. Car rien, dans le grand public sur ses travaux… rien sur ses topiques, ses propres remises en question, sa présidence de la conférence de Nüremberg sur les traumatismes de guerre post 1914-1918, détaillant dans les moindres détails ce que nous nommons 100 ans plus tard les PTSD (Post Traumatic Sttess Disorder).

Le mythe d’Œdipe est tel dans notre inconscient collectif que nous en oublions à l’origine des philosophes antiques, la dizaine d’écrits, de versions… Freud privilégiant un ouvrage fondamental (au sens la souce) celui de Sophocle.  

Comme la psychanalyse ! Alors que Freud pose un fondement analytique clinique. Il veut soigner, guérir, médecin neurologue qu’il est. Il crée son école, il distingue des dauphins, vit ce qu’un père de la psychanalyse n’ayant pas été analysé subit (tout psychanalyste doit avoir été psychanalysé), mais il a cette faculté à rester dans l’introspection, se remettre en cause, et ne jamais tenir pour vrai ce qui peut être modulé.  

Mais on remet en cause le père fondateur… « Totem et Tabou ». Et différentes interprétations de ses travaux vont naître… différentes pratiques…  différentes écoles.   L’école psychanalytique devient confuse, oubliant la pratique efficace.   Et le grand public s’y perd, les personnes en souffrance ne savent vers qui se tourner, le corps médical, remis en cause, conteste la validité scientifique de notre clinique. Or, comme je le dis, un psychopathe ne se reconnaît que lorsqu’il est passé à l’acte. Nous ne sommes pas encore arrivé à l’époque de « Minority report ».  

La France reste un des derniers pays qui conteste les théories freudiennes alors qu’elles sont validées par des laboratoires européens et internationaux telles les études et publications du Professeur François Ansermet.   Combien il est dommageable que nos intelligences de cliniciens, théoriciens et scientifiques français restent gangrénés dans des chapelles stériles.  

Quel constat ? Une pratique clinique freudienne à notre heure du temps. Nos analysants, sans complexe, ont besoin d’efficacité et de résultats. C’est ce que la Psychanalyse Active non seulement propose, mais offre et surtout apporte.  

Des cures à vie chez les autres qui ont dévoyé la technique freudienne. Le l’autre à soi, la psychanalyse est attaquée fort justement, car elle n’est qu’une psychanalyse orientée vers le psy et non l’autre, cet analysant qui pourtant est tout dès la première rencontre, et lors des séances. Mais c’est une forme que je condamne, car elle ne porte aucune efficacité thérapeutique. Il est une différence entre la masturbation intellectuelle et l’efficacité thérapeutique d’une séance où l’analysant, accompagné activement par son analyste neutre qui lui permet d’atteindre ses ressentis, l’abréaction, la catharsis…  

Il n’est aucun dogme. Il s’agit de rappeler que la pratique analytique, d’essence freudienne, efficace, a été dévoyée pour des raisons économiques et égotiques d’une caste de psychanalystes  qui font les marronniers de la presse, au détriment d’une technique analytique efficace qui guérit.   Dans la tradition freudienne efficace, les rouages et ses pensées cliniques font qu’une femme ou un homme, non pas seulement deviendront, mais adviendront.

Ad-venir est tout… Ce chemin vers qui nous sommes, forts enrichis de notre propre connaissance et notre devenue liberté d’action réfléchie.   La pratique de la véritable psychanalyse, d’essence freudienne et ferenczienne est celle qui guérit.

Une cure analytique qui ne s’éternise pas, sans dépendance au psy, et surtout un rapide mieux-être grâce entre autres au lâcher-prise émotionnel.   Nous n’avons, cliniciens de la psychanalyse, qu’une seule vocation : Ne pas nous arrêter à justifier des symptômes. Mais guérir nos patients.  

[1] Freud, Sigmund (1914) Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique. Cinq leçons sur la psychanalyse. Payot [2] Blanton, Sydney (1971), Journal de mon analyse avec Freud, PUF (1973)

     
 
 

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